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Fin de Partie - Samuel Beckett (2011)

 

 

C'est l'histoire drôle et effrayante d'un aveugle qui ne peut plus marcher et de son fils adoptif qui ne peut plus s'asseoir.

 

Le père a jeté ses parents à la poubelle et le fils n'en finit jamais d'annoncer son départ.Un jour ordinaire en quelque sorte. Au bord du gouffre on regarde le fond avant de s'écarter. Comme pour être sûr... Et bien mesurer la distance qui nous sépare de la mort. Dans « Fin de Partie », il n'y a pas de fin, c'est un gouffre sans fond, la scène est trop proche pour que Beckett ne nous précipite pas dans le vide.

 

 

On chute ou on vole, c'est simplement une question de point de vue.

Nous sommes finis dans un monde infini, et il n'y a d'autre solution que d'en rire.

 

 

Fin de partie ridiculise et rabaisse l'humain (personnages vieux, usés, ayant perdu la mémoire et focalisés sur des besoins basiques -bouffer, faire pipi, avoir mal aux jambes...) mais c'est le mode de pensée égocentrique qui est visé, pas l'homme. Parce que la démarche de l'auteur est généreuse, cette pièce est porteuse d'espoir : elle nous laisse l'opportunité de choisir notre camp. Rester centrés sur nous-même nous enlève notre dignité et nous approche du mammifère, s'ouvrir et accepter l'existence comme elle est nous élève. Nous avons ici la preuve que nous sommes responsables les uns des autres, il ne s'agit pas d'une question de morale mais de survie de l'humanité.

 

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