La Dame de la mer - Henrik Ibsen (2013)
Ellida est la Dame de la mer, une jeune femme hantée par le souvenir d'un étranger à qui elle était liée autrefois. Aujourd'hui mariée au médecin Wangel, elle passe de longues heures en bord de mer et souffre en silence d'un mal que son entourage nomme simplement folie. Son passé resurgit brutalement le jour où un bateau entre sur le fjord, avec à son bord celui qui l'obsède depuis si longtemps. Ellida pourra-t-elle choisir librement, entre l'amour de son époux et la liberté de son ancien amant ?
Il est intéressant de voir comment certaines pièces résistent au temps. Quand une pièce est importante elle ne se limite pas à son sujet et elle lui résiste. Jean Pierre Ryngaert
La quête de vérité, la remise en cause du passé enfoui, et cela sans concession, telle est la destinée d'Ellida Wangel. Là où la tragédie justifie les différences et les rend inviolables, le drame fait vaciller les certitudes et ouvre les portes de l'Histoire.
Chez Ellida l'accomplissement personnel a pris le pas sur les valeurs-paravents de la bourgeoisie des notables. Le réalisme Ibsenien devient le terreau de luttes, de ces petites luttes anonymes que nous menons tous et qui contribuent à changer la face du monde.
Le réalisme est plongé dans les pesanteurs du social. Il ne les nie pas : elles sont là, déterminantes, comme le destin dans la tragédie grecque. Le théâtre d'Ibsen est sans doute le plus proche de l'historicité commune, individuelle. Le drame ibsénien, c'est un peu la tragédie grecque qui se démocratise, et qui frappe la famille bourgeoise.
Michel Meyer